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Depuis des années, la sécurité énergétique est au centre des préoccupations des dirigeants des Caraïbes.
« La plupart des pays des Caraïbes, en particulier les Petites Antilles, dépendent presque entièrement du pétrole pour répondre à leurs besoins d’électricité », affirme Jorge Familiar, Vice-président la Banque mondiale pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Cela signifie des prix élevés et instables pour les consommateurs des Caraïbes. Avec un coût moyen d’électricité en moyenne quatre fois plus élevé que dans les pays riches comme les États-Unis, les coûts élevés de l’énergie sont l’un des principaux obstacles pour la croissance économique et la prospérité de la région.
La région des Caraïbes a un potentiel d’énergie renouvelable important et divers qui comprend l’énergie solaire, mais aussi l’éolienne, la géothermique, l’hydroélectrique et la biomasse. Ces dernières années, l’intérêt pour les énergies renouvelables a augmenté, notamment en raison du nombre croissant d’ouragans violents (Irma) et de l’instabilité politique au sein de nombreux pays producteurs de pétrole.
Il y a encore de nombreux obstacles à l’adoption des énergies renouvelables. Le secteur privé reste réticent, car ces énergies sont perçues comme risquées et peuvent impliquer des coûts initiaux élevés. De plus, les prix de l’électricité découragent les investissements étrangers, le manque de normes entrave le développement et le taux de main-d’œuvre qualifiée est faible.
Malgré tous ces problèmes auxquels le secteur énergétique est confronté, plusieurs projets d’énergie renouvelable se sont créés.
Le Costa Rica est le leader du développement de l’énergie verte dans les Caraïbes. En 2016, environ 95 % de l’énergie était produite à partir de ressources renouvelables, selon des données nationales.
Le pays est sur la bonne voie. Selon l’Institut électrique du Costa Rica, en 2015, le pays s’est alimenté entièrement en énergies renouvelables pendant deux mois complets, une première mondiale. Pour 2021, le pays s’est fixé l’objectif de zéro émission de CO2.
Au Guatemala, 24 % de l’électricité vient de l’hydraulique, 34 % de la biomasse et du biogaz et 2,8 % de la géothermie.
Selon la Politique énergétique 2013-2027 du pays, l’objectif est d’atteindre 80 % de production d’électricité grâce à des ressources renouvelables.
Grâce à la collaboration entre Cuba et les États-Unis, l’île attire actuellement de grands investisseurs qui cherchent à entrer dans le secteur renouvelable.
D’ici 2030, l’objectif du gouvernement cubain est d’accroître la production d’énergies renouvelables à 24 %. Cuba compte également ajouter 640 MW d’énergie éolienne, 700 MW d’énergie photovoltaïque et 750 MW d’énergie biomasse grâce à un ensemble de projets publics et privés.
« Les Caraïbes disposent assurément des ressources nécessaires en énergies renouvelables pour approvisionner toute la région pendant des décennies. De nombreux facteurs de poids incitent les pays à s’orienter vers le développement des énergies renouvelables, qu’ils soient économiques, sociaux ou environnementaux. Pour atteindre les objectifs de la région, il est primordial de suivre une politique visant la transparence du marché et la stabilité à long terme pour les investisseurs. »
Le soutien financier des États-Unis permet d’élargir le secteur des énergies renouvelables dans les Caraïbes. Depuis 2009, le gouvernement Obama encourage les responsables de la région à miser sur les énergies renouvelables par l’Initiative de la sécurité énergétique des Caraïbes, coordonnée par le Département d’État. Le 9 avril 2015, le président Obama annonçait de nouveaux partenariats, dont un nouveau fonds pour mobiliser l’investissement privé dans des projets d’énergie propre dans les Caraïbes et en Amérique centrale.
Ce réseau vise à favoriser une plus grande coopération entre les îles et entre les gouvernements, les donateurs, les institutions financières internationales, et les investisseurs, mais aussi à identifier des mesures concrètes pour attirer des investissements pour des initiatives d’énergie durable.
Voici quelques mesures récentes de l’Initiative :
Financement des énergies propres
Les États-Unis vont lancer un service de financement à 20 millions de dollars pour encourager les investissements dans des projets d’énergie propre dans les Caraïbes.
Collaboration sur la technologie des énergies propres
Le Département américain de l’Énergie et le Ministère de la Science sciences, de la Technologie, de l’Énergie et des Mines de la Jamaïque travailleront de concert sur divers projets, liés notamment à la conservation d’énergie et au rendement énergétique.
Tourisme plus vert
Aux Caraïbes, l’industrie du tourisme est grosse consommatrice d’énergie. Le ministère de l’Énergie collabore avec l’industrie hôtelière pour faire baisser la consommation d’eau et d’énergie dans ce secteur en misant justement sur les énergies renouvelables (initiative CHEER, Caribbean Hotel Energy Efficiency and Renewables).
Il existe de nombreuses quantités de ressources en biomasse disponibles dans les Caraïbes qui ont un potentiel important pour produire du biogaz, comme un rapport le montre. Plusieurs projets d’énergie propre se sont créés ces dernières années.
Le programme « Énergie à partir des déchets » de CaribShare aide à résoudre deux défis importants en Jamaïque : la gestion durable des déchets et l’accès à l’énergie propre. CaribShare récupère les déchets organiques des hôtels et des fermes d’élevage et les transforme en biogaz, qui est ensuite transformé en électricité abordable pour répondre aux besoins des communautés rurales.
« Un tiers des aliments produits (1,3 million de tonnes) par an en Jamaïque, finit dans les sites d’enfouissement. Le coût du transport des déchets aux sites d’enfouissement a un impact considérable sur les budgets publics. En ce qui concerne les pays en développement, il existe un besoin urgent de créer des modèles commerciaux qui valorise le développement durable des déchets », explique Carol Lue, Directeur général de CaribShare.
Au cours des dix prochaines années, CaribShare prévoit développer six autres biodigesteurs pour fournir à la Jamaïque un total de capacité d’au moins 500 kW.
La prison Richmond Hill sur l’île antillaise de Grenade est alimentée au biogaz. Un petit générateur dans la prison agricole permet de cuisiner, un projet de réhabilitation dont profite toute l’île.
L’exportation de bananes est l’une des plus grandes industries de Sainte-Lucie. Le projet, mis en œuvre par l’organisation Applied Renewables Caraïbes, vise à utiliser les déchets générés par le commerce des bananes de Sainte-Lucie pour produire de l’énergie renouvelable.
« Les gens se plaignent toujours du coût des transports publics ici parce que le carburant est extrêmement coûteux -, affirme Ken Aldonza qui dirige le projet. C’est pourquoi j’ai pensé à faire des biocarburants à partir de déchets de bananes. »
Renergon propose des solutions de gestion des déchets et d’énergie pour la région des Caraïbes. Le RSD-Mini Waste permet de produire en moyenne 47 kWel et 68 kW d’électricité.
Lakay Vèt est une société anonyme dédiée à diriger le secteur de la gestion des ressources en Haïti par la transformation des déchets en énergie. Présentement, BiogasWorld supporte Lakay Vèt dans le déploiement d’une usine de biométhanisation près de Port-au-Prince afin de valoriser les déchets organiques.
En se regroupant, en construisant une plate-forme commune et en développant plusieurs projets d’énergie renouvelable, les pays des Caraïbes ont montré leur volonté à rendre le secteur de l’énergie plus vert et durable. Ils devront poursuivre sur cette lancée pour développer le potentiel énergétique.
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