État des lieux et perspectives de développement du biogaz et du biométhane en Italie :BiogasWorld

Par Marjolaine | 2018-03-16

Cette année encore a eu lieu Biogas Italy, l’événement de référence du développement du biogaz et du biométhane, organisé par le CIB (Consortium italien du biogaz). Les plus grands experts nationaux et internationaux du secteur du biogaz ont mis en évidence le rôle clé du biométhane dans la décarbonisation de l’économie italienne. Le CIB estime un potentiel de production de 10 milliards de m3 d’ici 2030.

Dans une vidéo publiée par Biogas Channel, Arthur Wellinger d’EBA (Association européenne du biogaz) fait le point de la situation actuelle du biométhane en Europe et se concentre sur le secteur des transports lourds, dans lequel le biogaz peut jouer un rôle important, en particulier dans le domaine du transport maritime en ferry. En Europe, il y a actuellement plus de 500 installations d’une capacité de 250 000 m3 par heure et une production annuelle de 1,5 milliard de m3 de biométhane.

Biométhane en Italie : la contribution à la Stratégie nationale de l’énergie

Dans le cadre de la conférence Free (Renewable Energy Efficiency Coordination), Piero Gattoni, président du CIB, souligne l’importance d’attribuer un rôle clé au biogaz et au biométhane dans la Stratégie nationale de l’énergie pour atteindre un potentiel de 10 milliards de m3 d’ici 2030.

Le biogaz et le biométhane répondent pleinement aux exigences évolutives du système énergétique pour plusieurs raisons, notamment :

La production de biométhane permet de réduire considérablement les coûts de production en raison de l’efficacité croissante et la diffusion des innovations.

Produit avec les principes de “BiogasDoneRight”, la production de biométhane permet une intégration totale entre la production d’aliments et d’énergie, avec une productivité et une sécurité alimentaire accrues.

« Le biogaz et le biométhane sont également la seule source renouvelable programmable permettant l’intégration de différents systèmes énergétiques : injecté dans le réseau, la décarbonisation progressive des secteurs «non électrisables», c’est-à-dire lourds, navals, agricoles, industriels », conclut Gattoni.

Regarder l’entrevue avec Piero Gattoni

L’italie prévoit investir 4.7 milliards d’euros dans le biométhane

L’Italie a décidé d’investir dans le biométhane et les biocarburants. Début mars, la Commission Européenne a approuvé la mise en place d’un régime d’aides pour soutenir la production de biométhane et de biocarburants en Italie.

L’Italie prévoit de dépenser 4.7 milliards d’euros d’ici 2022 pour mettre en place les moyens pour atteindre les objectifs européens en matière d’énergie et de changement climatique.

« C’est un nouveau cap qui vient d’être franchi. Le régime en question encouragera la production et la consommation de biocarburants avancés en Italie, tout en limitant les distorsions de concurrence » a déclaré Margrethe Vestager, commissaire pour la politique de concurrence.

Des primes pour les agriculteurs

Les biocarburants et le biométhane offrent aujourd’hui des coûts de production plus élevés que les combustibles fossilesé. Ainsi, la Commission européenne prévoit d’octroyer des primes aux agriculteurs pour compenser le surcoût.

Le régime incitera les producteurs à produire du biocarburant et du biométhane à partir du fumier et d’autres résidus agricoles, et aussi à les utiliser pour alimenter leurs machines agricoles. La prime peut être augmentée si les producteurs investissent également pour améliorer la distribution et l’amélioration du biométhane avancé.

Le programme sera financé par les détaillants de carburant qui sont tenus d’inclure un certain pourcentage de biocarburants avancés et de biométhane dans leur mélange de carburant.

Quelles sont les principales opportunités pour les fabricants de biogaz / biométhane européens et italiens ?

Selon Bright Biomethane, le marché du biométhane dans le monde entier est très prometteur :

“Vous pouvez le voir lorsque vous regardez sur le marché du GNL qui utilise du méthane fossile. Les émissions de méthane sont beaucoup plus faibles que les autres combustibles fossiles et nous avons beaucoup de déchets et de sous-produits qui peuvent être digérés dans les usines de digestion anaérobie, sans quoi ces déchets et sous-produits créeront des problèmes dans l’air, la terre et l’eau. Nous pouvons devenir neutre en carbone. Dans le nord de l’Europe, il est déjà normal de conduire une voiture en utilisant du méthane produit à partir de fumier. En Italie, nous disposons d’une énorme infrastructure pour le méthane, il est donc relativement facile d’augmenter l’utilisation du méthane dans le transport ainsi que dans le secteur de la cogénération. L’intégration au réseau gazier existant ou la conversion en GNC ou en GNL apportent l’effet positif pour les secteurs et l’environnement.

”

Quelles innovations techniques pouvons-nous espérer dans le futur ?

Bright Biomethane s’attend à ce que les membranes qu’ils utilisent actuellement soient plus performantes au cours des prochaines années :

“(> 99,5% de méthane) et avec l’augmentation du marché, les coûts de production diminueront ainsi que nos prix de vente. Je crois que ce marché contribuera à la conversion à l’énergie électrique au secteur du transport. Mais il n’est pas encore prêt à être produit par des usines à énergie renouvelable avec capacité peu constante, nous devons utiliser le biométhane pour créer une énergie renouvelable continue. Je prévois que d’autres innovations importantes seront effectuées dans le prétraitement des déchets et des produits. ”

Le potentiel du biométhane en Italie selon BTS Biogas et Bright Biomethane

Néanmoins, Bright Biomethane demeure optimiste : “Le biométhane produit des déchets ou des sous-produits est en ce moment une solution très attirante. Autrement, les déchets ou les sous-produits ne font que contribuer aux problèmes et doivent être éliminés de manière différente et, à coup sûr, moins écologique. Les indications pour l’avenir prédisent que le biométhane utilisé pour le GNC et le GNL peut contribuer à une forte augmentation de l’énergie renouvelable neutre en carbone ou même négative en carbone.”