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Pourquoi utiliser le gaz naturel renouvelable pour les véhicules lourds ou développer des stations-service GNV en Amérique du Nord? Est-ce rentable, technologiquement avantageux et positif pour l’environnement par rapport à l’électricité ? Voici un aperçu du marché, de ses catalyseurs, des subventions et des politiques gouvernementales soutenant le GNR, ou biométhane, pour le transport lourd.
La réduction des émissions de CO2 et de la pollution atmosphérique générées par les camions, les autobus, les camions à ordures, les flottes de véhicules municipaux et autres, a récemment fait partie des préoccupations des gouvernements.
En novembre 2018, les États-Unis ont annoncé la Cleaner Trucks Initiative, une politique visant à réduire les émissions d’oxydes d’azote (NOx) et les standards d’émissions pour les poids lourds. En décembre, l’Union européenne a proposé des cibles de réduction de Co2 de 30 %, d’ici 2030. Les gouvernements s’attardent donc déjà à cette filière pour atteindre leurs objectifs d’émissions Co2 et faire profiter les Villes, les entreprises et autres de ses nombreux avantages.
Utiliser le gaz naturel renouvelable pour les véhicules lourds, c’est à la fois plus économique et rentable pour les propriétaires de flottes.
Les avantages associés aux coûts, par rapport au diesel, comprennent :
Selon le California Air Resources Board, le biométhane, ou GNR, possède la plus faible empreinte carbone pour son cycle de vie, de sa production à son utilisation. Convertir les véhicules lourds au gaz naturel renouvelable permettra de réduire les émissions de CO2 et la pollution atmosphérique d’un secteur en générant beaucoup.
En effet, aux États-Unis, les véhicules lourds génèrent 20 % des émissions CO2 du secteur des transports même s’ils correspondent seulement à 5 % du trafic routier. Au Canada, c’est 9 % des émissions totales au pays.
Voici quelques bénéfices environnementaux du gaz naturel renouvelable pour véhicules lourds :
Source: Gladstein, Neandross & Associates in partnership with NGV America and others
Par exemple, le camion BioGNV roulant au GNR provenant des sites d’enfouissement produit 75 % moins de carbone que le diesel. Le chiffre se situe à 125 % si le GNR provient de la digestion anaérobie de déchets. Le taux de production de carbone devient ainsi négatif.
Le gaz naturel renouvelable pour les véhicules lourds emploie une technologie déjà disponible à grande échelle de façon commerciale. C’est la seule du genre pouvant, dès aujourd’hui, répondre aux exigences de coûts, de réduction des émissions CO2, de performance et d’infrastructures accessibles aux États-Unis.
Plus de 65 000 véhicules lourds roulaient au gaz naturel (GNV) aux États-Unis, en 2016. Certains d’entre eux mélangent le gaz naturel renouvelable au gaz naturel.
Plusieurs infrastructures nécessaires au déploiement de ce carburant existent donc déjà au pays, réduisant les coûts de son implantation par rapport aux véhicules lourds électriques.
Le biométhane est particulièrement avantageux pour les camions lourds parcourant de longues distances et les véhicules urbains, soit les autobus ou les camions à ordures.
Les tableaux suivants comparent les 4 technologies zéro émission ou à faibles émissions offertes aux véhicules lourds.
Source: Gladstein, Neandross & Associates in partnership with NGV America and others
Certains facteurs propulsent le marché du gaz naturel renouvelable pour les véhicules lourds en Amérique du Nord, comme :
Elles encouragent l’adoption de technologies à faibles émissions ou zéro émission dans le transport lourd. C’est également un moyen de diminuer l’investissement de départ pour les propriétaires de flottes de véhicules.
Bien entendu, la présence d’infrastructures comme les stations GNV déterminera le succès du déploiement de la filière. Selon une étude de 2013, l’accès à 50 000 stations-service de gaz naturel compressé et 3000 stations-service de gaz naturel liquéfié aux États-Unis serait nécessaire pour y arriver.
Selon NGV America, il existe plus de 1600 stations pour le gaz naturel compressé et, 140, pour le gaz naturel liquéfié.
Depuis quelques années, le gouvernement canadien soutient la conversion du moteur des véhicules lourds au biométhane et aux carburants alternatifs grâce à plusieurs politiques.
En décembre 2018, le gouvernement canadien a publié le document de conception de la norme sur les combustibles propres, posant ainsi les jalons du règlement final. La norme vise à promouvoir l’utilisation de combustibles, de sources d’énergie et de technologies à faibles émissions carbone.
Le but : réduire l’intensité en carbone des combustibles liquides de 10 g d’équivalent CO2 par MJ, soit d’environ 11 %. La norme génèrera également des crédits pour les entreprises remplaçant les combustibles par des technologies propres, comme le GNR.
Consultez le document de conception de la norme sur les combustibles propres du gouvernement canadien pour en savoir plus.
Ce règlement vise à réduire les émissions CO2 des véhicules lourds, comme les autobus scolaires, les autocars, les camions et autres. Annoncé en 2018, il entrera seulement en vigueur en 2020.
Il aidera les entreprises à économiser plus de 19,4 milliards de $ CA en carburant d’ici 2030. Au fil des années, les normes en émissions CO2 pour les véhicules lourds deviendront de plus en plus strictes et demanderont, en 2027, une réduction de 25 %. Lisez-en davantage sur ce Règlement sur les véhicules lourds du Canada.
Le gouvernement canadien compte encourager les entreprises à développer et à adopter des technologies plus faibles en carbone grâce à la taxe carbone. Il ajoutera cette taxe aux combustibles fossiles et l’augmentera chaque année.
Un deuxième volet imposera aux entreprises des limites en matière d’émissions CO2. Si elle se situe en dessous de celles-ci, elles obtiendront des crédits qu’elles pourront vendre. Dans le cas contraire, les entreprises devront payer davantage.
Apprenez-en davantage sur la taxe carbone du gouvernement canadien.
Aux États-Unis, le gouvernement fédéral met en œuvre de nombreuses politiques pour soutenir l’utilisation du gaz naturel renouvelable pour les véhicules lourds.
En février 2018, les États-Unis ont annoncé la prolongation des crédits d’impôt destinés aux propriétaires de véhicules au biodiesel, au diesel renouvelable, à l’électricité et aux producteurs de biocarburants de deuxième génération. Les entreprises peuvent bénéficier d’un crédit de 0,50 $ par gallon pour l’utilisation commerciale du gaz naturel, du gaz naturel renouvelable et autres carburants alternatifs.
Les développeurs de projets peuvent également profiter d’un crédit d’impôt pour l’installation d’infrastructures de stations GNV pouvant s’élever jusqu’à 30 % du montant. Consultez cet article pour en connaître davantage sur la prolongation du Alternative Fuels Tax Credit.
Gérée par l’Environmental Protection Agency (EPA), cette politique impose des volumes de biocarburants au secteur des transports. Ces biocarburants se répartissent dans 4 catégories, soit les biocarburants cellulosiques, le diesel produit à partir de la biomasse, les biocarburants avancés et les carburants renouvelables.
Ce tableau montre les taux imposés par la RFS entre 2017 et 2020 en million de gallons ou en milliards de gallons. Lisez-en davantage sur le site de l’EPA.
Voici des tableaux résumant d’autres politiques au niveau du pays et des États.
Source: Gladstein, Neandross & Associates in partnership with NGV America and others
Le gouvernement américain offre de nombreuses subventions et aides financières pour encourager l’adoption de technologies à faibles émissions ou à zéro émission, dont le gaz naturel renouvelable, dans les véhicules lourds.
De plus, certains États octroient également de telles aides financières, dont la Californie, New York et l’Ohio. Consultez le site Web de la NGV America pour les connaître.
Ce programme offre du financement aux développeurs de projets associés aux transports et à la réduction des émissions de CO2 et du trafic routier. Depuis 2015, c’est plus de 30 milliards de $ qui ont financé plus de 30 000 projets d’États, de Villes et d’autres organisations.
Plusieurs projets choisis touchent, entre autres, aux carburants alternatifs et aux infrastructures y étant associées. Rendez-vous sur la page de la U.S Department of Transportations pour plus d’informations sur la CMAQ.
Géré par la EPA, ce fonds aide les propriétaires de flottes de véhicules lourds, notamment, à remplacer leurs véhicules au diesel par des technologies plus propres. Il les soutient également dans la conversion de moteurs diesel pour l’utilisation de carburants alternatifs comme le biométhane.
Les fonds disponibles s’élèvent à 40 millions de $, et s’adressent aux districts scolaires, aux municipalités, aux Villes et plus encore. Jetez un coup d’œil au site Web de l’EPA pour en savoir plus sur Clean Diesel and DERA Funding.
Ce programme est géré par la Federal Transit Agency (FTA) et vise à financer les projets de transports propres pour les autobus de Villes.
Exemples de projets pouvant être financés :
Consultez le site Web de la FTA pour en savoir davantage sur la Clean Fuels Grant Program.
Il n’y a plus aucun doute : l’utilisation du gaz naturel renouvelable pour les véhicules lourds fera partie de notre avenir proche. C’est une filière avec un fort potentiel que les développeurs de projets nord-américains ou ceux souhaitant pénétrer ce marché gagneraient à exploiter.
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