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Les énergies renouvelables renouvelleront-elles le marché du travail mondial ? Il se pourrait bien…
En 2016, le secteur des énergies renouvelables, toutes filières confondues, employait précisément 9,8 millions de personnes, dont 4 millions en Chine, à travers le monde, d’après le rapport annuel de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), publié en mai 2017.
Comparée à 2015, la progression est certes d’à peine 1 %, un tassement de l’activité ayant été constaté dans l’hydroélectricité et les bioénergies. Mais, par rapport à 2012, l’augmentation est de près de 40 %.
Cette progression est en particulier due à la baisse des coûts des technologies renouvelables ainsi qu’aux transitions énergétiques dans certains pays, selon Adnan Z. Amin, Directeur de l’Irena.
« Au cours des quatre dernières années, le nombre d’emplois dans le secteur photovoltaïque a plus que doublé », affirme Adnan Amin.
Le secteur photovoltaïque emploie à lui seul près de 3,1 millions de personnes, une augmentation de 12 % par rapport à 2015. Viennent ensuite, loin derrière, les biocarburants (1,7 million), l’hydroélectricité (1,5 million) et puis l’éolien (1,1 million). La biomasse (723 000 emplois) et le biogaz (333 000 emplois) sont en progression par rapport aux années précédentes.
Renewable energy jobs by technology
« La baisse des coûts et les politiques mises en place expliquent cette tendance positive », affirment Adnan Amin. Le continent asiatique représente 62 % des emplois, par rapport à 50% en 2013. À elle seule, la Chine en réunit près de 4 millions (soit 44,6 % du total mondial), pays dans lequel 2,6 millions de personnes travailleraient dans l’oil and gas, selon l’Irena.
Milliers d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables par zone géographique (Irena)
Le Brésil et les États-Unis suivent avec respectivement 876 000 et 777 000 emplois dans les énergies renouvelables. Malgré une perte d’environ 8 000 emplois, la France, en compte 162 100, moitié moins que l’Allemagne.
Selon un rapport de plusieurs ONG et syndicats, une politique ambitieuse visant à respecter les objectifs consentis dans l’Accord sur le climat de Paris pourrait mobiliser un investissement public de 100 milliards d’euros et générer 330 000 emplois dans le secteur des énergies renouvelables d’ici 2030.
Dans l’Union européenne, le nombre d’emplois dans ces secteurs a baissé pour la 4e année consécutive en 2014 (selon les données d’EurObserv’ER), principalement en raison de la baisse des investissements résultant de la crise économique.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, la biomasse constitue la filière d’énergie renouvelable qui progressera le plus à l’horizon 2030. Au Canada, la biomasse est la deuxième source d’énergie renouvelable, après l’énergie hydraulique.
Les sources de biomasse ont un excellent potentiel de remplacement aux combustibles fossiles et à l’électricité utilisés, au Canada, pour le chauffage.
Conscient du potentiel de la biomasse, un regroupement d’industriels et de coopératives, du milieu municipal et d’organismes environnementaux, sociaux et de recherche, s’unissent pour promouvoir cette filière performante : la Vision Biomasse Québec. Les cibles de Vision Biomasse pour 2025 comprennent, entre autres, la création de 12 500 emplois dans la phase de construction des installations et la création de 3 600 emplois permanents dans la phase d’exploitation. À titre d’exemple, les secteurs du biogaz et de la biomasse emploient plus de 95 000 personnes en Allemagne.
Depuis 2 ans, le secteur de l’énergie vit une grande évolution par l’avancée de la transition énergétique en France et dans le monde. Depuis 2014, les entreprises s’orientent de façon majeure vers les énergies renouvelables.
Benoît Hamon a vanté l’effet des énergies renouvelables sur l’emploi : « Cette transition énergétique va être riche en emplois. Là où on fait de l’énergie renouvelable, on fait six fois plus d’emplois qu’avec de la production d’énergie classique ou nucléaire », a ajouté l’ancien ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire.
La filière biogaz était à la traîne jusqu’en 2016, faute d’une politique suffisamment incitatrice et stable pour les industriels et les exploitants. Depuis le début de 2017, le secteur des énergies renouvelables est en pleine croissance en termes de projets et d’emplois. Davantage d’acteurs deviennent compétitifs en termes de conception, de construction, d’exploitation de sites biogaz, nécessitant de fortes compétences.
Selon une étude ADEME, en 2014, le secteur de la méthanisation comptait en France plus de 2000 emplois directs, dont près d’un tiers sur des sites en exploitation et en production. L’État français a un objectif ambitieux : tripler ce chiffre pour 2020. Pour les chercheurs de l’ADEME, la transition écologique et énergétique pourrait créer de 830 000 à 900 000 emplois d’ici 2050.
L’industrie américaine de l’énergie biogaz annonçait 193 nouveaux emplois en 2015. En 2016, le American Biogas Council a signalé plus de 2 100 systèmes de biogaz actuellement en opération aux États-Unis. Un rapport suggère que plus de 11 000 usines de produits laitiers et porcins, les stations d’épuration des eaux usées et les projets de gaz d’enfouissement pourraient être transformés en installations de production de biogaz. Ces nouveaux systèmes pourraient créer environ 275 000 emplois temporaires dans la construction et 18 000 postes opérationnels à plein temps.
« Le secteur [des énergies renouvelables] prouve qu’il n’est plus seulement une niche, mais est devenu un employeur significatif dans le monde », selon le Directeur général de l’Irena. « La baisse des coûts et les politiques mises en place ont continûment poussé à la hausse l’investissement et l’emploi dans les énergies renouvelables », commente-t-il.
Adnan Amin dit espérer que le nombre de personnes travaillant dans le secteur des énergies renouvelables atteigne « les 24 millions d’ici 2030, compensant les pertes d’emplois dans le secteur des combustibles fossiles et devenant un moteur économique majeur à travers le monde ».
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