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Alors que de plus en plus de villes partout dans le monde se tournent vers les énergies renouvelables ou songent à le faire, on ne peut ignorer cette tendance municipale vers une transition énergétique. Il n’est pas étonnant que ce soit au palier municipal que l’on observe une transition plus forte, plus concrète, plus généralisée en ce sens. En effet, la structure fonctionnelle d’une ville est très complexe au niveau des services directs et récurrents fournis à la population, considérant la logistique associée à une population dispersée, hétérogène et très nombreuse. L’importance du palier municipal dans la transition vers le biogaz apparaît évidente.
Des tâches municipales qui induisent des problèmes
Une ville doit dispenser à ses citoyens plusieurs services qui nécessitent des infrastructures considérables et plusieurs véhicules divers. La gestion des matières résiduelles fait partie de ces services et s’inscrit dans les besoins municipaux pour plusieurs raisons. Or, au cours des dernières années, l’utilisation croissante des sites d’enfouissement est devenue une source de problématiques aux niveaux logistique et environnemental. Les problèmes logistiques sont engendrés par la quantité de plus en plus massive et disparate de matières résiduelles devant être récoltées en plus de leur étalement croissant sur le territoire. Les problèmes environnementaux sont pour leur part causés par la pollution que ces matières résiduelles induisent dans les sols et les nappes phréatiques à travers le lixiviat qu’elles écoulent, et dans l’air par les émissions de méthane.
Ainsi, le premier virage qui a été effectué, et qui est maintenant bien implanté dans un grand nombre de municipalités des pays industrialisés, fut celui du recyclage des matières résiduelles telles que le plastique, le métal ainsi que le papier et le carton. Le deuxième virage observé a été celui du compostage, qui contribue au même titre que le recyclage à réduire les problématiques mentionnées. Par contre, ses retombées sont limitées aux vertus fertilisantes du compost qui en résulte et le potentiel énergétique de ces matières résiduelles organiques (MRO) n’est pas exploité.
The municipal solution offered by anaerobic digestion
Voilà où la biométhanisation des MRO apparaît naturelle et logique à implanter au sein d’une saine gestion circulaire municipale. Non seulement la production de biogaz permet de réduire significativement la quantité de matières résiduelles terminant au site d’enfouissement, elle permet aussi d’optimiser la revalorisation des MRO par la production d’énergie propre, renouvelable et carboneutre pouvant servir au transport, au chauffage ainsi qu’à la production d’électricité. Sans oublier que la biométhanisation ne génère aucun déchet, mis à part les possibles contaminants contenus dans les MRO traitées, et que ce qui en résulte en plus du biogaz produit est un digestat solide ou liquide utilisé comme matière fertilisante et s’apparentant au terreau du compost. La biométhanisation constitue en quelque sorte un recyclage optimisé des MRO qui minimise le gaspillage de leur riche potentiel tout en réduisant la quantité de matières résiduelles définitives.
Certaines villes ont déjà fait le saut et se sont munies d’une usine municipale de biométhanisation, alors que d’autres sont en pourparlers ou en planification d’une telle implantation. Au Canada, la ville québécoise de Saint-Hyacinthe a investi en 2010 dans une usine de biométhanisation qui traite les MRO provenant de 50,000 habitants. La ville est aujourd’hui en mesure de fournir le chauffage à une certaine proportion de ses immeubles municipaux, en plus de propulser onze véhicules, notamment les camions de son service de protection contre les incendies, grâce au gaz naturel renouvelable qu’elle produit. Saint-Hyacinthe a eu l’audace de se lancer en biométhanisation et est parvenue à en démontrer tout son potentiel pour une saine gestion circulaire municipale, et tout indique que les avantages seraient exponentiellement plus significatifs pour une plus grande ville comme une métropole.
Par Simon Lefebvre | 2016-05-20